Premier dimanche de l’Avent 2010

Matthieu 24, 37-44
Esaïe 2, 2-5
Romains 13, 11-14

Ce dernier mois de l’année est marqué par la période liturgique appelée AVENT. Même si phonétiquement ce terme est semblable à l’adverbe ou à la préposition AVANT, comme dans « l’avant du véhicule » ou « l’année d’avant », l’AVENT, A / V / E /N /T, est un nom masculin venant du latin adventus : venue, arrivée.

Dans le monde chrétien, l’avent est la période de 4 semaines qui précède Noël. Le jour où le fils de Dieu advint. C’est aussi le début d’une nouvelle année liturgique pour les communautés qui vivent au rythme des années ABC. Cette année, c’est l’année A, celle ou l’évangile de Matthieu nous aidera à cheminer jusqu’au premier dimanche de l’Avent 2011.

La période de l’Avent est loin d’être triste. Peut-être pour réduire l’effet que produisent les nuits plus longues ! … Aujourd’hui je pense que la proximité des festivités de fin d’année est à l’origine de cette joie qui anime la société.

Si beaucoup d’animaux sont en hibernation, l’humain reste éveillé et veut le faire savoir ! Pour cela, toutes les occasions sont bonnes : Villages de Noël, Marchés de Noël !… Ces activités tant commerciales que récréatives aident à préparer la fête. Les esprits sont occupés par la préparation de cette fête. Il faut qu’elle soit plus belle que l’an passé. Si il y a du stress, il y a aussi de la joie.
C’est cette même ambiance qui anime les communautés chrétiennes. C’est que l’on va fêter l’anniversaire du Fils de Dieu, la fête de l’arrivée de la bonne nouvelle. Une arrivée ne doit pas se préparer dans la tristesse, la mauvaise humeur ou la passivité. C’est un moment d’effervescence, d’action, de mise en marche ! Les textes bibliques nous y invitent ! écoutons le texte de l’évangile de Matthieu, au chapitre 24, les versets 37 à 44:
(Lu par David REMY, pasteur stagiaire à Charleroi)

37 Ce qui s’est passé du temps de Noé se passera de la même façon quand viendra le Fils de l’homme.
38 En effet, à cette époque, avant la grande inondation, les gens mangeaient et buvaient, se mariaient ou donnaient leurs filles en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
39 ils ne se rendirent compte de rien jusqu’au moment où la grande inondation vint et les emporta tous. Ainsi en sera–t–il quand viendra le Fils de l’homme.
40 Alors, deux hommes seront aux champs : l’un sera emmené et l’autre laissé.
41 Deux femmes moudront du grain au moulin : l’une sera emmenée et l’autre laissée.
42 Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.
43 Comprenez bien ceci : si le maître de la maison savait à quel moment de la nuit le voleur doit venir, il resterait éveillé et ne le laisserait pas pénétrer dans sa maison.
44 C’est pourquoi, tenez–vous prêts, vous aussi, car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas.

Sur huit versets, deux invitent à être dans les startingblocks !
D’accord avec vous ! Le message n’est peut-être pas enveloppé de joie !
Ce sont même des paroles menaçantes que prononce Jésus ! Relativisons-les !

Depuis 2000 ans, nous savons que par sa venue, nous sommes animés d’une espérance positive. Je sais, espérer n’est pas ce qui fait vivre. Mais espérer ne laisse pas dans l’inaction ! Ne restons pas dans l’ombre ! Nous sommes des matériaux utile à la construction qu’est l’Eglise. Quelle que soit notre situation, appliquons les paroles prophétiques d’Esaïe chapitre 2, versets 2 à 5 :

2 Un jour viendra–et ce sera définitif–où la montagne du temple se dressera au–dessus des collines, plus haut que les autres montagnes. Alors toutes les nations afflueront vers elle.
3 Beaucoup de peuples s’y rendront ; ils diront : En route ! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ce qu’il attend de nous, et nous suivrons le chemin qu’il nous trace. En effet, c’est de Sion que vient l’enseignement du Seigneur, c’est de Jérusalem que nous parvient sa parole.
4 Il rendra son jugement entre les nations, il sera un arbitre pour tous les peuples. De leurs épées, ils forgeront des pioches, et de leurs lances, ils feront des faucilles. Il n’y aura plus d’agression d’une nation contre une autre, on ne s’exercera plus à la guerre.
5 Vous, les descendants de Jacob, en route ! Marchons ensemble dans la lumière du Seigneur.

« Marchons ensemble dans la lumière du Seigneur »

Cela conduira vers la joie, vers la fin de la nuit, dans l’éternelle journée où la paix règnera toujours !
C’est une promesse qui doit bouleverser !
C’est une promesse qui va se réaliser !

Elle se réalise déjà !… Nous en sommes les témoins en vivant régulièrement nos rassemblements communautaires !… Nous sommes des pierres vivantes, elles sont représentées par les talismans qui sont présents sur le plateau qui symbolisent l’Eglise.

Vivre dans la lumière, c’est vivre ensemble au vu de tous. Dans le récit de l’Ancien Testament, Esaïe présente l’église idéale. Ce n’est pas une construction cachée, elle est visible du monde entier. Dans la pratique de la vie chrétienne, le témoignage prophétique signifie qu’en toute situation qui risque de devenir un enjeu ou un conflit des visions étroites et des logiques humaines, le croyant démontre sa capacité à regarder au-delà et à voir la puissante action de Dieu. L’apôtre Paul l’annonce aux Romains au chapitre 13 à partir du verset 11 :

11 Prenez cela d’autant plus au sérieux que vous savez en quel temps nous sommes : le moment est venu de vous réveiller de votre sommeil. En effet, le salut est plus près de nous maintenant qu’au moment où nous avons commencé à croire.
12 La nuit est avancée, le jour approche. Rejetons donc les actions qui se font dans l’obscurité et prenons sur nous les armes qu’on utilise en pleine lumière. 13 Conduisons–nous honnêtement, comme il convient à la lumière du jour. Gardons–nous des orgies et de l’ivrognerie, de l’immoralité et des vices, des querelles et de la jalousie.
14 Revêtez–vous de tout ce que nous offre Jésus–Christ le Seigneur et ne vous laissez plus entraîner par votre propre nature pour en satisfaire les désirs.

« Vous savez dans quel temps nous sommes »

C’est le «temps» dans le sens de temps attendu, temps propice, moment opportun pour la réalisation de quelque chose. Dans le Nouveau Testament, le kairos désigne le moment décisif où le salut se manifeste et où l’être humain est appelé à l’accueillir.

« Le moment est venu de vous réveiller de votre sommeil »

Paul vise à mettre fin aux activités de la nuit, à assumer une humanité appelée à vivre à la lumière du salut. Face à des scénarios-catastrophes, la période de l’Avent tient un langage qui va à contrecourant. A la nuit succédera le jour. L’avenir qui nous attend est celui de la présence de Dieu. Pourtant ce n’est pas un optimisme naïf que celui de l’apôtre Paul : il discerne la nuit, et il sait que nous y sommes encore. Mais il a foi en un Dieu qui aime et qui arrache des ténèbres dans lesquelles le monde semble s’engouffrer. Il perçoit d’ailleurs déjà les premiers rayons d’un jour nouveau. Jésus le Christ a été le premier rayon de ce jour. Il a déjà commencé à briller dans nos vies quand nous l’avons choisi comme Seigneur, même si nous vivons dans un monde où il fait encore sombre.

Chers amis, la lumière arrive.

Conduisons–nous honnêtement, comme il convient à la lumière du jour. (Rom 13, 13)
Marchons ensemble dans la lumière du Seigneur. (Esaïe 2, 5)

Amen