MERCI !

« Merci », un mot que nous prononçons souvent, du moins si nous sommes polis.

Ce mot est entendu dans de multiples situations et dans toutes les langues.

Il se transforme parfois en geste (un bisou, une poignée de mains, …) ou se matérialise en cadeau (des fleurs, des bonbons, …). C’est même le nom d’un chocolat !… (Attention à la ligne !!!)

Dans nos Bibles françaises, on ne le trouve pas clairement écrit, on ne peut que le sous entendre ou l’induire en se référant au latin (gratias ago) ou au grec : ευχαριστώ (eukharistó). Ce dernier a donné le terme « eucharistie » qui est dans notre culte la « Sainte Cène ». La Cène est une forme de remerciement, un merci commémoratif en souvenir du don ultime de notre Sauveur.

C’est peut-être dans les langues du sud de l’Europe que l’on trouve une signification plus claire qui peut conduire à mieux comprendre le mot merci. L’italien (grazié) et l’espagnol (gracias) nous rapprochent du mot latin et du langage biblique.

On peut facilement en déduire que dire merci, c’est rendre grâce.

Parfois dans la liturgie du culte, l’expression « rendons grâce à notre Seigneur » est
utilisée. Comprenons « disons merci à notre Seigneur ».

Qui n’a pas entendu cette expression dans la famille ? Juste avant un repas, le chef de famille disait : « disons merci pour ce repas » ou « Prononçons les grâces avant le repas ». La prière avant le repas est la forme la plus pratiquée du merci à Dieu.

Est-elle suffisante en fonction de l’attention énorme que nous porte notre Créateur ?

Dire merci est pour moi un engagement plus qu’une reconnaissance ; ce, dans la vie humaine comme dans la vie spirituelle.

En y réfléchissant bien, l’engagement ou l’entrée en action, à plus de valeur qu’un mot, un geste ou un cadeau. Cette forme de remerciement est aussi plus valorisante sur le plan personnel. En remerciement, je m’engage à faire telle ou telle chose pour telle ou telle personne. Cela sous entend un investissement personnel ou un effort physique plus important que celui consenti pour acheter un cadeau ou simplement dire un mot. Evidemment, ce genre d’action est fait pour quelque chose qui en vaut la peine. Je pense surtout à un investissement pour des parents ou des personnes trop âgés qui vous ont aidés ou élevés antérieurement. Quoi de plus normal d’être à leurs côtés alors que leur physique ne suit plus !

L’engagement pour Dieu est dans le même ordre. Non que Dieu soit amoindri physiquement, mais sa présence et son engagement pour toute sa création, ou encore le don de la vie de Jésus mérite un cadeau important, un merci plus expressif !

Trop souvent, le non investissement humain se traduit par un engagement plus grand de Dieu pour eux. Toute l’histoire du peuple dans l’Ancien Testament en témoigne. Les dernières paroles de Jésus sur la croix, « Pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23, 4) et toute la passion, attestent que Dieu, même en colère, n’abandonne pas l’humanité.

Pâques, donc la résurrection, est un remerciement de Dieu. Mais un remerciement pourquoi et pour qui ?
Il est un remerciement pour le futur. Il est la préfiguration du merci divin à tout ceux qui le jour de l’établissement du Royaume et du retour du Christ dans sa gloire seront présents et bénéficieront de la vie éternelle.

Dans l’attente de ce temps, continuons à rendre grâce à Dieu en témoignant de sa présence, de son amour et de sa paix. Continuons à chanter et prier sans cesse en sanctifiant son nom dans l’attente de son règne et de sa volonté au ciel et sur la terre.

Votre pasteur,
Bernard DERNONCOURT