Au bout de la vie, une à Jambes faibles, mémoire capricieuse, levers difficiles, fatigue du soir. Combien de temps pourrons-nous jouer encore le concerto de la vie ?
Sans être un Paganini étincelant jusqu’au bout, on peut faire entendre des choses belles avec les cordes qui restent. Il faut les fréquenter en grande amitié plutôt que trop penser aux cordes disparues. Chère vieille corde de sol. La dernière, la plus grave. Corde de la patience courageuse, de la sagesse, de la bonté, des appels de Dieu.
Que de notes peuvent jaillir de la dernière corde ! C’est cela qu’on attend autour de vous : une petite musique de paix et d’humour. Prédication silencieuse, mais si parlante, sur l’espérance. Quand Dante arrive à la description du paradis, il s’exclame: « il me sembla que tout riait ».
une les cordes sautent.
La dernière corde est faite pour ce rire.
André Sève