Une ancienne étude d’un auteur belge sur l’architecture du protestantisme soulignait le rigorisme de beaucoup de temples protestants qui conduisait selon lui à une grande banalité confinant à la laideur.
Ce jugement lapidaire est sans doute à placer sur le compte du manque de recul tant l’architecture du protestantisme belge est au contraire intéressante. Au-delà des édifices prestigieux telle la chapelle royale de la place du Musée, les constructions de temples wallons à la fin du XIXe siècle se distinguent par l’éclectisme de leur architecture empruntant à l’éventail des styles néo- (classique, roman et gothique) tout en gardant une distance nette avec l’architecture des églises catholiques construites à la même époque, par exemple par le bannissement quasi systématique du transept (le temple de Jumet constitue à cet égard une exception) qui donne à voir des temples dont le plan se rapprochent davantage des églises pré-romanes.
Quant à la décoration intérieure des temples il faut éclaircir le sens de la quasi-absence d’images dans nos temples réformés. Dans bien des temples belges, là où le mobilier liturgique est resté inchangé depuis le XIXe siècle, c’est la chaire qui constitue le centre de l’espace liturgique du temple, symbole de l’importance de l’Ecriture, rappel spatial du sola scriptura luthérien.
Jean-Christian Sombreffe
Pour aller plus loin :
MUELLER, M. D. ,
L’architecture des temples depuis la Réformation, dans BSHPB, 3e série, 5e livraison, 1942.
REYMOND, B. ,
L’architecture religieuse des protestants. Histoire, caractéristiques, problèmes actuels, Labor et fides, Genève, 1996.
SOMBREFFE, J. –C. ,