La troupe de théatre wallon « Les Bateleûs »

Membre de la Fédération Culturelle Wallonne et Picarde et de l’ACDC (Association des Cercles de Théâtre dialectal de Charleroi), la troupe des Bateleûs du Foyer Culturel Protestant de Charleroi est un des cercles les plus anciens ; elle est une émanation de la paroisse carolorégienne de l’Eglise Protestante Unie de Belgique. Elle est unanimement reconnue pour la qualité de ses prestations qui lui ont valu l’honneur d’une sélection en finale de la Coupe du Roi. La troupe est dirigée actuellement par Mme Martine De Cock.

L’actualité de la troupe

Pour la saison 2011, les Bateleûs vous proposent leur prochain spectacle « Toûrciveûs al disgouviène », comédie wallonne en trois actes de Pierre SAUVIL.

La pièce sera jouée le 20 novembre à 15h au Foyer ainsi que le dimanche 27 novembre à 15h au même endroit. Deux autres représentations auront lieu au centre culturel de Mont-sur-Marchienne, rue du Chateau 3, le samedi 3 décembre à 19h et le dimanche 4 décembre à 15h30.

Cordiale invitation à tous!

Un peu d’histoire

Dès ses origines, la vie de la communauté protestante de Charleroi s’accompagne d’ une activité caritative et socio-culturelle se traduisant par la création d’écoles (Jumet -Gohyssart, Charleroi-Lodelinsart, Mont-sur-Marchienne…), d’une harmonie et … d’une troupe de théâtre.

Pour servir de cadre à ces différentes activités, il arrivait que des familles mettent à disposition des locaux de fortune. On jouait n’importe où : hangars, granges, bouts de prairies, vergers …

C’est en 1906 qu’une étape importante est franchie avec l’acquisition à Dampremy d’un vaste immeuble qui est baptisé « Le Salon du Réveil »

Il est à noter que l’existence d’une activité théâtrale nourrie est attestée depuis le 19ème siècle dans la paroisse et que l’achat du « Salon du Réveil », avec son immense scène, en est la meilleure illustration.

Le complexe de Dampremy est abandonné en 1947 au profit d’un autre, considéré comme mieux approprié, situé à la Grand-Rue à Charleroi, appelé aujourd’hui «  Foyer Culturel Protestant ».

Fondée en 1873, la troupe a traversé les décennies et les générations, portée avec enthousiasme par une succession de metteurs en scène et de comédiens.

On se souvient de Fernand DEMAREZ qui allait assumer la mise en scène pendant une trentaine d’années. On lui doit la mise en place de nombreux spectacles au Salon du Réveil. Sous son impulsion, deux troupes distinctes sont créées, l’une d’expression dialectale, l’autre d’expression française.

La relève sera assurée par Léopold COUTIE, véritable « moteur » de la section dialectale pendant de longues années, qui distingue désormais la direction du théâtre wallon de celle du théâtre d’expression française prise en charge par Franz VANDERBORGH.

Claude COUTIE dirige ensuite successivement le théâtre français (« Des Souris et des Hommes » de Steinbeck, « Je veux voir Mioussov » de Valentin Kataïev, … ) et le théâtre wallon à partir de 1980. Il signe aussi la mise en scène de plusieurs opérettes wallonnes qui connaissent un franc succès.

Entré dans la troupe comme comédien dans les années 1980, Claude VEUGELEN, ancien germaniste de l’Athénée Solvay, en devient le metteur en scène en 1992 . Il est également l’auteur de « L’bonèt à flotche du IV A », histoire vraie d’un prisonnier de guerre 40-45 au Stalag IV A à Dresde et de Margarethe, sa jeune épouse allemande ramenée de captivité, devenue par la suite membre de la communauté protestante de Charleroi. Cette pièce sera créée par les Bateleûs en 1998, pour le 125ème anniversaire de la troupe.

Actuellement, c’est à une femme, Mme Martine DE COCK, qu’est confiée la mise en scène.
La présidence de la troupe, longtemps assurée par Jean SCORY, est assumée depuis l’an 2000 par Jean-Claude MARIN.

En 1992, la troupe se choisit un nom : « Les Bateleûs » (saltimbanques).
Les Bateleûs évoluent en catégorie Excellence de l’Institut Provincial pour l’Education et les Loisirs (IPEL). Ils sont implantés au Foyer Culturel Protestant de Charleroi où ils donnent chaque année deux représentations lors de la fête d’automne de la paroisse.

Pour répondre à la demande d’un public élargi, ils présentent également leur spectacle annuel au Centre Culturel de Mont-Sur-Marchienne.

En 2008, la troupe des Bateleûs a présenté « Fieve », comédie wallonne en trois actes de V. GREGOIRE et C. FOURNY, adaptée par Paul-Henry SIMON, mise en carolo par Claude VEUGELEN.

Après une année sabbatique, les Bateleûs remontent sur les planches en 2010 avec « L’implâte », une comédie en trois actes d’après « L’escarpin », d’Henri Lemlin adapté en wallon carolorégien par Philippe Decraux.

 

 

Un demi siècle de théâtre

Odette DEGREVE
Texte rédigé pour le programme de « Djef el pirate » (1985)

Cinquante ans de théâtre ? C’est pas vrai ! Calculons … mais oui, à quinze ans, peu après mon entrée dans la communauté de Charleroi, j’ai joué ma première pièce « Un grand amour » de Mme Wyler. Titre prometteur s’il en est puisqu’il dure toujours et pourtant je suis grand-mère.

J’ai rempli, tour à tour , des rôles d’ingénues, de maîtresses femmes, de vieilles filles, de coquettes et j’en passe.

J’ai été guidée par quatre metteurs en scène dont trois malheureusement disparus trop tôt : Fernand Demarez, Léopold Coutié, Franz Vanderborght et Claude Coutié.

Les pièces que je n’oublierai pas : « Ces dames au chapeau vert » dans la salle du réveil en 1945, « Le Locataire du 3ème sur la cour » à l’inauguration de la salle Pasteur Zorn en 1954, « Les terrorisses du Bos Fichau » en théâtre dialectal en 1975 et « L’chaumière di l’amour », opérette wallonne à grand spectacle en 1981.

Que dire des plateaux utilisés pour ces différentes manifestations : tréteaux assemblés à la hâte, camions plats de Jonet pour le théâtre en plein air, salles de culte transformées pour l’occasion en scènes branlantes, sans parler des coulisses souvent très exigües.

Que retenir enfin des multiples répétitions dans des locaux où la seule chaleur nous était procurée par notre enthousiasme …

Souvenirs émus, joyeux, trouvés au sein d’un cercle d’amis unis par le même amour du théâtre et d’un même maître : Jésus-Christ.