Psaume 147 : Un Dieu médecin

Prédication du pasteur Dernoncourt apportée dans le culte communautaire du 26 juin 2011

Psaume 147, 1 à 20
Ephésiens 3, 14 à 19

La période estivale est la période liturgique où les lectures proposées dans les lectionnaires sont tous les ans de retour.
C’est un peu comme pour les chaînes de télévision, une période de rediffusion !…
Les prédicateurs prennent un peu de liberté et profitent de ce temps pour aborder des passages moins connus ou rarement étudiés.
Cette année, je vous propose une série de prédications sur les Psaumes.

Trop souvent, nous survolons ces prières et accordons peu d’attention à ses écrits poétiques.
Est-ce parce que le judaïsme, sans qui nous n’aurions pu avoir accès à ces écrits, les place dans cette catégorie biblique appelée « autres écrits » ?
Personnellement ma tendance est de les choisir comme prière de louange dans le cadre des cultes ou comme lecture lors de visites.
Le mot « Psaume » vient du grec ancien ψαλμός (psalmos) qui désigne un air joué sur le psaltérion, sorte de guitare de l’époque. Le mot a été employé dans la traduction des Septante pour traduire le mot hébreu mizmor, qui désigne un chant religieux accompagné de musique.
Comme il est écrit dans l’introduction de « Ze Bible », les psaumes enseignent à prier.
Avec des images variées, ils rappellent qui est Dieu, ce qu’il a fait dans l’histoire de son peuple et ce qu’il veut faire dans l’histoire de chacun. Ces écrits permettent d’exprimer devant Dieu la confiance, la joie, la peur, la colère … Bref, tous les sentiments humains sont souvent présent dans chacun d’eux et ce même pour les plus courts.
Sur les 150 psaumes proposés (dans la dernière édition de la TOB, il y a un 151ème appartenant à la tradition orthodoxe), plusieurs classifications peuvent être faites.
Retenons la plus simple composée de 4 parties (Proposée dans l’introduction de la Bible Expliquée, Alliance Biblique Universelle, 2004):

  1. Les hymnes de louange
  2. Les drames de libération
  3. Les poèmes d’instruction
  4. Les chants de fête pour des occasions spéciales.

Ces textes ont bercé les temps de cultes des premières communautés chrétiennes. Jésus et ses disciples les ont récités et chantés souvent.

Le premier des psaumes que je propose à notre réflexion, le psaume 147, fait partie de la première famille, celle des hymnes de louange.
Son auteur loue l’Éternel comme le Dieu qui agit à la fois dans la nature, pour y produire les changements les plus merveilleux, et au sein de son peuple, pour guérir ses plaies et lui donner force et sécurité.
La description du travail divin au sein de la création matérielle alterne avec celle des bienfaits dont Israël est l’objet. La même parole divine opère dans l’un et l’autre domaine, et son action toutepuissante à l’égard des créatures qui ne connaissent pas Dieu, est le gage de ce qu’elle peut produire pour le bien de ceux qui le craignent.

Peu importe ce qui a conduit à ce psaume. Ce que je retiens c’est le témoignage qu’il apporte.
Dés le début, le lecteur est appelé à se reconstruire, à être rassuré par la présence active de Dieu dans son quotidien.
Pour nous chrétiens, cette présence est confirmée par Jésus comme en témoigne l’apôtre Paul lorsqu’il écrit aux Ephésiens :

C’est pourquoi je me mets à genoux devant Dieu, le Père,
dont dépend toute famille dans les cieux et sur la terre.
(…) le Christ habite dans vos cœurs par la foi

C’est pourquoi, chaque jour nous pouvons chanter « Alléluia, vive le Seigneur » !…
Depuis la création, Dieu rassemble et guérit.
Dieu est juste aussi, la puissance ne l’impressionne pas !
Il guide ceux qui lui sont fidèles par sa Parole et ses règles :

Il communique sa parole à son peuple, il prescrit à Israël des règles de vie.

Que de beaux mots sont alignés dans ce poème !
Que de choses rassurantes sont écrites dans les 20 versets qui bâtissent cette prière de louange.
Mieux que dans les autres livres bibliques ou les paroles prophétiques, l’auteur montre Dieu qui tend la main vers son peuple pour lui redonner la force.
Par sa puissance, Dieu ausculte le monde au stéthoscope car il est le médecin des cœurs brisés.
Sa grandeur est visible au télescope, regardé le nombre d’étoiles et la grandeur de l’univers.
Une telle prière s’adresse aux plus sceptiques, à ceux qui ont l’esprit un peu trop scientifique et qui veulent trouver la cause de tel ou tel fait dans ce qu’ils voient.
De tels mots doivent être compris comme des réponses aux questions les plus existentielles comme :
Une intelligence préside-t-elle à l’organisation de l’univers ?
S’il existe un créateur, a-t-il fait preuve de bienveillance ?

Encore aujourd’hui, la réponse nous est donnée climatologiquement parlant. A une période de sécheresse succède un temps plus humide qui va nourrir la végétation affermie par des racines descendues en profondeurs pour chercher l’humidité du sol. Les agriculteurs devraient arrêter de se plaindre !…

Oui, le Seigneur est puissant !
Oui, Dieu est présent et attentionné pour tous !
Oui, il aime sa création et ne lui veut aucun mal !
Il est présent pour aider, panser, relever !
Si il ne se laisse pas impressionner par le puissant, s’il les abaisse jusqu’à terre, ce n’est pas pour les faire disparaître. C’est juste pour les ramener à une vie plus équitable et solidaire.

Ce psaume a peut-être conduit la pensée de Jésus lorsqu’il lance cette invitation à ne se soucier de rien car Dieu pourvoit toujours.
Ce qui est certain, c’est qu’avec Dieu nous avons une « assurance internationale maladie ». C’est très utile si nous partons en vacances.
Cela ne doit pas vous empêcher de demander à votre mutuelle le sésame de santé européen !
Dieu peut tout, mais il n’a pas encore réussi à alléger les lourdeurs administratives régissant notre vie.
Pour que notre esprit soit tranquille et que notre moral soit au zénith, le psaume d’aujourd’hui est un traitement préventif prescrit par notre médecin divin.
Être convaincu de la puissance de Dieu, lui faire confiance, doit tous nous conduire sur une voie sécurisante.
Quelle que soit notre occupation, cet été n’oublions pas Dieu qui nous aime.

Comme l’écrit Paul,

Oui, puissiez-vous connaître son amour – bien qu’il surpasse toute connaissance – et être ainsi remplis de toute la richesse de Dieu.

Amen