Voilà enfin un stop imposé, proposé par la société. J’espère qu’au cours de ces deux mois vous prendrez le temps d’être plus au calme, ou devrais-je dire d’aller dans un des recoins de ce monde, au vert.
Et pourtant, revenons tout de suite à la réalité avant de partir dans un rêve d’îles paradisiaques … seuls les enfants ont réellement deux à trois mois de congés (et encore les examens de passage pointent vite le bout de leur nez). Même les professeurs doivent encore terminer complètement la fin d’année scolaire et sont censés recommencer plus tôt pour planifier l’année nouvelle.
Aujourd’hui, rares sont ceux qui arrivent à couper complètement avec leur vie professionnelle même l’espace de quelques jours ou quelques semaines ; le patron connaît toujours le numéro privé que nous avons et n’hésitera pas en cas de pépin à la boite, à nous rappeler d’urgence même si nous avons seulement pris trois jours les pieds en éventail sur un transat.
Alors, j’ai envie de vous dire STOP, car quand ce n’est pas les uns qui appellent pour travailler à ceci, ce sont les autres qui vous veulent pour réparer ci ou ça.
Cet été est l’occasion de dire STOP et de faire le point, de regarder à gauche puis à droite puis encore à gauche avant de traverser la voie rapide. C’est l’occasion de prendre un vrai temps de recul et de rêver à nouveau.
Je ne vous parlerai pas encore une fois du Shabbat, et pourtant, rappelons-nous que dans l’ancien Israël, un système existait afin de pou- voir complètement prendre du recul. D’abord, tous les sept jours un jour de repos était pris comme un droit. Puis, tous les sept ans une année complète se prenait pour faire le point sur toutes ses implications (Deutéronome 15). Une année durant laquelle chaque individu pouvait rêver à son devenir, pouvait plus particulièrement prendre du temps pour chercher la présence de Dieu, pouvait prendre plus de temps pour voir ses amis, …
Aujourd’hui, allez-vous me dire, c’est différent ! D’ailleurs, si nous multiplions par sept le nombre de jours de congés auquel toute personne a droit, et que nous comparons cela au nombre dont bénéficiaient nos ancêtres, nous en arrivons – à peu près – au même nombre sauf que la modulation est différente. Eh oui, ils avaient déjà un jour de congé par semaine (52 samedis par an). En plus, ils avaient des jours, ou devrais-je parler de semaines de congés, pour les grandes fêtes (Lévitique 23) (Pessah – Pâque ; Chavouot – Pentecôte ; Kippourim – les jours des pardons ; Soukkot – les tentes). Puis enfin et non des moindres 365 jours d’affilée tous les sept ans.
Malgré que nous pouvons nous vanter d’avoir réparti nos temps de « vacances » sur les sept ans, plutôt que d’avoir la majorité de nos congés en bloc ; nous n’en profitons pas plus de la même manière.
Alors que faire, me direz-vous ?… Là un simple STOP peut être utile. En vue de se refocaliser sur l’essentiel. Durant leurs temps de « vacances » les israélites de l’époque vivaient d’une toute autre manière. Les agriculteurs arrêtaient de cultiver la terre et pour se nourrir de ce que la terre produisait toute seule sans l’effort de l’homme. Les marchands arrêtaient d’employer des serviteurs/esclaves et leur donnaient la liberté. Ainsi durant ces temps les gens ne dépensaient plus d’argent pour se nourrir, ils cueillaient ce dont ils avaient besoin sur les arbres, ramassaient quelques légumes pour se préparer les repas. Durant ces moments d’arrêts, il n’y avait plus ni riche ni pauvre, ni maître ni esclave, tout le monde était au même niveau, chacun redevenait avant toutes choses enfant de la terre dépendant de Dieu.
Aujourd’hui, quand nous pensons et vivons les grandes vacances, ce sont des moments où bien sûr nous profitons, mais où nous nous laissons de moins en moins surprendre par ceux que nous rencontrerons, par ce que nous verrons. Il nous faudra rentabiliser là aussi le temps, voir X musées, avoir été à tel haut lieu, avoir acheté un grand nombre de choses pour montrer qu’on y était bien ou pour ensuite redistribuer cela à toutes ces personnes dans l’attente de cadeaux, envoyer beaucoup de cartes postales, etc. Même les vacances deviennent stress. Alors je dis STOP.
Durant nos jours de relâche, nous avons la possibilité d’agir encore comme à l’ancienne époque ; lâcher tout ce qui pourrait potentiellement être source de stress pour se centrer sur Dieu. Et non, faire cela n’est pas ringard, cela permet simplement d’allonger notre espérance de vie pour nous rapprocher des 120 ans promis (Genèse 6).
Alors cet été vivons nos jours de vacances avec une philosophie de vie sabbatique.
- Apprécions chaque nouveau matin, chaque rayon de soleil, chaque goutte de pluie, chaque chant d’un oiseau, chaque bourdonnement d’abeille.
- Mettons-nous à l’écoute de l’autre au cœur duquel Dieu est présent.
- Modérons nos achats pour nous centrer sur ce qui nous est vraiment utile et indispensable.
- Libérons-nous des mangeurs de temps, en osant lâcher nos moyens de télécommunication, en vivant autrement que par un écran ou cornet interposé.
- Et surtout rêvons de nouveau à tout ce qui devient possible dans un monde où Dieu pourvoit.
Je vous souhaite un été béni ! Au plaisir de vous retrouver transformés par toutes ces journées sabbatiques qui vous permettront de devenir accros à la Vie sans limite qui nous est accordée en Dieu.
Marie-Line Demeuse
Votre pasteure proposante