Ce n’est pas de notre faute, c’est le temps qui court ! … ?

metro-boulot-dodoLes cours, le travail, les activités en tous genres ont repris, le rythme de la vie a démarré en trombe. Nous n’avons déjà plus de temps dans notre agenda et nous courons après lui. En ce début d’année nous essayons une nouvelle fois de dépasser nos limites car cette année nous avons pris de bonnes résolutions. Nous sommes en recherche du bonheur, nous voulons réussir notre vie, nos études, nos missions au travail, accomplir ce que nous n’avions pas fait avant, apprendre de nouvelles choses, bref nous avons un programme bien rempli, pour nous et nos familles.

Pourtant à l’heure où tout va vite, où nous passons sans y penser d’une activité à l’autre, à l’heure où nous sommes au rythme du « métro-boulot-dodo » ou « voiture-activités de retraité-dodo » ou « vélo-école-dodo » où dans ce schéma classique nous intercalons un maximum d’activités. Il nous faut absolument trouver un moyen de rattraper du temps.

Aujourd’hui notre société est prête à nous aider à faire des économies de temps, mais étrangement, cela n’est pas toujours à notre avantage.

D’un côté, nous pouvons en effet profiter des merveilles de la technologie et aller d’un point à un autre en voiture ou en métro, ce qui, assurément, nous fait « gagner » du temps. Mais d’un autre coté, cela nous empêche de réaliser nos parcours à pied, à vélo, ou à trottinette, cela nous empêche de faire du sport et d’entretenir notre santé et cela nous empêche même d’observer la nature. Malgré tout, réjouissons-nous car en vue de « gagner » du temps, nous pouvons profiter de ces lieux équipés d’instruments sportifs, réunis pour nous rendre plus efficaces et condenser nos moments de courses, ou de montées des marches en seulement quelques heures par semaine. Et le reste de la semaine profiter des merveilles que sont l’ascenseur devant lequel il faut attendre mais qui nous fait là aussi « gagner » du temps ; ou encore profiter de l’escalator en panne un jour par semaine. Puis, il nous est maintenant possible, pour notre plus grand bonheur et notre gain de temps, de condenser nos moments à profiter de la nature en prenant des vacances, comprimées et limitées, ce qui nous aide aussi à « gagner » du temps.

Nous pouvons aussi « gagner » du temps grâce à notre société de consommation qui nous propose toute une série de produits visant à nous aider à « gagner » de précieuses minutes. Il nous est possible de nous fournir en plats préparés qu’il ne suffit qu’à réchauffer, ou mieux encore de nous rendre dans un lieu de restauration rapide, aussi nommé fast-food, et qui avec le temps a pris la malheureuse connotation de mal-bouffe, alors qu’il ne s’agit « que » de nourriture rapide. Il est vrai, bien que ce soit souvent un gain de temps apparent, cela se retrouve vite être une perte pour notre santé. En conséquence, nous ne cuisinons plus, ni pour nous, ni pour nos enfants ou petits enfants, mais nous « gagnons » du temps. Puis, il y a invariablement les produits « magiques » qui peuvent aussi nous faire gagner du temps mais, du même coup, qui sont bien souvent bourrés d’additifs, de produits nocifs, polluants, et j’en passe, que ce soit dans ce que nous utilisons pour nettoyer notre maison, laver nos vêtements, embellir et nettoyer notre jardin, … Nous préférons bien souvent fermer les yeux sur le contenu de nos produits sous prétexte qu’ils sont un réel avantage pour notre quotidien et qu’ils nous font « gagner » temps et énergie.

Et puis il y a les méthodes qui nous font alors gagner beaucoup de temps, nous sommes les champions du cataplasme. Que ce soit dans le cadre de notre beauté, où pour gagner du temps nous préférons utiliser des crèmes en tous genres plutôt que de sourire quelques minutes par jour, ou de dormir le nombre d’heures nécessaire. Que ce soit dans le cadre de notre santé où nous préférons reporter à plus tard les visites chez les spécialistes, la prise de traitements lourds ou les opérations et finir par en arriver là, plutôt que d’apprendre à écouter notre corps, son fonctionnement et ses besoins. Que ce soit dans la réparation de nos ustensiles ou de nos lieux de vie, où nous préférons jeter et acheter du neuf, ou recouvrir d’un nouveau papier peint la zone endommagée, plutôt que de réparer et de travailler en vue de résoudre le problème en profondeur.

Oui, nous sommes devenus maîtres en l’art de « gagner » du temps, pourtant la Bible dans le livre de l’Ecclésiaste ne nous dit-elle pas : « tout n’est que futilité et poursuite du vent », nous rappelant en son chapitre 3 qu’il y a un temps pour chaque chose.

Alors avec tout ce temps « gagné » … Nous pouvons ou pourrions faire ou vivre des tas d’aventures … Mais nous n’en faisons rien car tout ce temps « gagné », cette course à la moindre seconde nous a bien souvent épuisé, au point que nous n’avons même pas vu le temps passer.

Oui aujourd’hui, pour gagner du temps nous sacrifions beaucoup de choses, nous sacrifions quasiment tout ; notre être, notre famille, notre relation avec l’autre et avec Dieu, nous sacrifions nos biens, notre santé physique, mentale et spirituelle et bien plus encore. Et dans tout cela, malgré tous ces sacrifices, malgré tout ce temps « gagné » nous ne trouvons pas le bonheur.

Pourtant, à bien y regarder, une voie nous est proposée pour vraiment vivre et être heureux en ayant du temps. Le secret du bonheur se trouverait en Dieu, à son écoute, à son contact, en se mettant sous sa conduite comme nous le rappelle le passage de Job 22, 21-30.

Alors réapprenons à « perdre » du temps en confiant tous les aspects de notre vie entre les mains de Dieu. Écoutons sa voix pour qu’il nous conduise à bien gérer notre temps. Laissons le diriger notre temps de travail, notre temps de loisir, notre temps d’étude, notre temps de famille, … et que tous nos temps deviennent ses temps. Ainsi le temps ne courra plus et nous ne lui courrons plus après non plus. Mettons-nous ensemble à marcher au côté de Dieu, lui le maître du temps.

Votre pasteure
Marie-Line DEMEUSE