Je connais, moi, les plans que je prépare à votre intention – déclaration du Seigneur – non pas des plans de malheur mais des plans de paix, afin de vous donner un avenir et un espoir (Jérémie 29.11)
Elle mit au monde son fils premier-né. Elle l’emmaillota et l’installa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle. (Luc 2.7)
Tandis que les faux prophètes prédisaient avec assurance que Juda serait délivrée de la menace babylonienne, Jérémie, avec autant d’assurance, prédit que Jérusalem tombera lors du siège de l’armée babylonienne et il les appelle à se rendre. Et Jérémie a raison ! La ville tombera en 597 av. J.-C. et les dirigeants de la nation seront emmenés en exil à Babylone.
Lorsque le peuple fut établi là-bas, Jérémie écrivit une lettre aux exilés. Il leur conseillait de construire des maisons et d’y vivre, de planter des jardins et d’en manger les produits, de se marier et d’avoir des enfants et de chercher à faire prospérer la ville. Ils ne devaient pas écouter les rêves des faux prophètes qui prédisaient le retour rapide à Jérusalem. C’est seulement après septante ans d’exil que le Seigneur les ramènerait.
La promesse que Dieu fit alors aux exilés babyloniens a maintes fois été rappelée aux chrétiens dans la détresse et la douleur: « Je connais, moi, les plans que je prépare à votre intention – déclaration du Seigneur – non pas des plans de malheur, mais des plans de paix, afin de vous donner un avenir et un espoir ».
Dans l’évangile, c‘est Luc qui nous raconte les circonstances de la naissance de Jésus et comment le fils de David naquit dans la ville de David (Bethléem). Il souligne deux détails : un décret d’Auguste, le célèbre empereur romain, et la proposition d’un aubergiste anonyme de Bethléem.
L’empereur et l’aubergiste – quoique différemment et sans le savoir – étaient tous les deux les instruments du dessein providentiel de Dieu.
D’un côté Auguste, qui régna sur l’Empire de l’an 30 av. J.-C. à l’an 14 apr. J.-C., promulgua un édit selon lequel toute la population devait être recensée; les gens devaient se rendre dans leur ville de naissance respective pour être enregistrés.
Le recensement avait sans aucun doute pour but de prélever des impôts. J’ai eu l’occasion dans ma vie d’effectuer plusieurs recensements. Alors que chez nous, c’est le fonctionnaire qui se déplace au domicile du recensé, dans l’empire romain, c’était le recensé qui devait se rendre au lieu du recensement. Si ce recensement avait donc eu lieu aujourd’hui, la prophétie de la naissance de Jésus à Bethléem ne se serait pas réalisée à la lettre ! Ce recensement entrait donc dans les plans de Dieu !
Joseph et Marie firent donc le voyage de Nazareth à Bethléem. Il n’était pas nécessaire ni habituel que Marie accompagne Joseph, mais celui-ci ne voulait sans doute pas la laisser seule en raison de sa grossesse avancée.
D’autre part, leur long voyage enfin terminé, Joseph et Marie furent certainement accablés d’apprendre que l’aubergiste de Bethléem ne pouvait les loger, sauf dans ce qui semblait être une étable. Quand le bébé de Marie naquit, elle le déposa dans une mangeoire, c’est-à-dire une auge à fourrage pour les animaux. C’était déjà le symbole du rejet dont Jésus ferait plus tard l’expérience.
Ainsi l’empereur et l’aubergiste jouèrent-ils tous deux sans le savoir leur rôle dans le plan de Dieu.
En accomplissement de la prophétie, l’édit promulgué par l’empereur amenait Joseph et Marie à Bethléem (Mich 5.2 ; Matt 2.5-6). Et l’aubergiste, dans une ville surpeuplée, permit que le Sauveur du monde naisse non dans un palais mais dans une étable, non dans la magnificence mais dans l’obscurité et la pauvreté.
Frères et sœurs,
Premièrement, Dieu a des plans pour son peuple. La vie peut sembler incertaine. On dit parfois que l’Histoire est comme les traces faites sur du papier blanc par les pieds d’une mouche soûle. Mais non, la vie n’est pas le fruit du hasard, elle n’est pas dénuée de sens, ni absurde. Dieu a des plans pour les exilés… Marie et Joseph n’étaient-ils pas déjà des exilés en partance pour l’Égypte ? Dieu a des plans pour nous aussi !
Deuxièmement, Dieu connaît ses plans. Il ne les divulgue pas nécessairement, mais il les a et les connaît. Les parents commencent à faire des plans pour leurs enfants avant même leur naissance. Notre Père céleste fait de même.
Troisièmement, les plans de Dieu sont de bons plans. Les exilés babyloniens avaient sans doute de la peine à le croire, mais Dieu avait décidé de leur donner « un avenir et un espoir ». L’équivalent dans le Nouveau Testament pourrait être Romains 8.28, où l’apôtre Paul nous assure « qu’à tous ceux qui aiment Dieu, toutes choses contribuent à leur bien. » (Lire Romains 8.28-39)
Voici décembre et avec lui, une nouvelle année pour l’église de Charleroi, année d’attente, année d’espérance dans la venue d’un « messie », d’un sauveur, d’un nouveau pasteur.
Je vous offre cette méditation comme cadeau de Noël : puisse-t-il vous aider à réfléchir, à prier et à vivre !
Bon Avent et joyeuse fête de Noël 2014 !
Élie DERNOVOI