Par l’Écriture, la grâce et la foi, 500 ans après Luther, une Église toujours à réformer

Wittenberg_Thesentuer_SchlosskircheOctobre est pour nous le mois de la Réformation.

C’est le 31 octobre 1517 que Luther donne le coup d’envoi de la Réforme avec l’affichage de ses 95 thèses. Destinées au départ à susciter un débat sur les indulgences, elles ont été à l’origine d’un mouvement qui a secoué toute la chrétienté et conduit au schisme.
Ces 95 thèses ne contiennent cependant pas toute la pensée de Luther. C’est seulement dans ses écrits ultérieurs, les « grands écrits Réformateurs » de 1520 qu’apparaîtront les notions de « Sola scriptura » (l’écriture seule), « sola fide » (la foi seule), « sola gratia » (la grâce seule), « Solus christus » (seul le Christ) et la mise en exergue de ce qui est central dans l’Évangile.

Parler de la Réformation en 2015 se fera logiquement dans la perspective de 2017. Partout des projets naissent et se développent : France, Suisse, Hongrie, Allemagne, Italie, Autriche. Une exposition mondiale de la Réforme est prévue à Wittenberg au cours de l’été 2017… Notre communauté de Charleroi aussi entend bien être partie prenante dans les préparatifs du 500ème anniversaire (1517-2017). Mais nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement.

De manière générale, cette célébration de la naissance symbolique du protestantisme ne sera pas une simple évocation du passé. Le point sensible de la « protestation » de Luther, rappelons-le, consistait à proclamer avec l’Écriture le caractère déterminant du geste final du Christ par rapport aux regrets, réparations, compensations des fautes par des œuvres charitables dans la justification divine du pécheur. Ce message libérateur de l’Évangile reste fondamental.

Mais c’est l’actualité des autres thèmes bibliques qui sera, à coup sûr, mise en lumière.
Parmi ceux-ci, la vertu du dialogue, avec Dieu d’abord, avec les autres croyants et tous les hommes de bonne volonté, n’est pas le moindre. On sait que Luther, sur la lancée des prophètes bibliques et dans l’esprit de la Renaissance, avait une parole assez violente et provocatrice quand il constatait certaines pratiques de l’Église.

Des choses ont changé depuis le 16ème siècle dans l’Église catholique elle-même.
Celle-ci, avec notamment les derniers papes, est devenue moins autoritaire, plus soucieuse de concertation avec les autres confessions et traditions chrétiennes.

En même temps, de grands défis frappent à la porte de l’humanité : la préservation de la nature et celle d’une existence digne pour des millions de gens. Comment y faire face quand les gouvernements des pays nantis se retranchent dans une réserve toute politicienne et démagogique ?
« Protester pour Dieu, protester pour l’Homme » est le slogan de l’Église Protestante Unie de France en chemin vers 2017 : « Il s’agit d’être des témoins et acteurs engagés au nom de l’Évangile face aux enjeux de notre société » (EPUdF – 2017 – Nos thèses pour l’Évangile).
Les Églises de la Réforme auront-e es une parole prophétique, même limitée, à ce propos, mais susceptible d’être imitée ? Un avenir ut proche nous le dira.

En guise de conclusion :

« La Réforme a de nouveau mis en lumière la « puissante revendication de Dieu sur notre vie entière », ce qui nous libère « pour un service libre et reconnaissant parmi ses créatures ». cette responsabilité vis-à-vis du monde doit être assumée dans les domaines culturel, social et politique. » Réforme 27/11/2014 Extraits de « Célébrer Luther ou la Réforme ? » ouvrage collectif labor et Fides 2014.

« Dans un monde obsédé par le souci du profit économique et de la rentabilité, au détriment de la considération pour les humains… le message d’amour sans condition de Dieu, du salut gratuit et des œuvres de solidarité envers le prochain qui en découlent … conservent toute leur pertinence » M.Arnold « Les Quatre-Vingt-Quinze thèses » Ed Olivétan 2014.

Jean CHARLES