Heureux l’homme qui voit en Dieu seul son Berger

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Références Bibliques : Ézéchiel 34/11-17 ; PS.23 ; 1 COR.15/20-28, MAT. 25/31-46

Il y a Berger et berger, comme il y a Maçon et maçon, qui n’a jamais dit ou pensé des expressions tel que « Si celui-là l’est !!! Alors moi, je suis le suis aussi ? »

L’Abbé Pierre, dans un petit livre*, dit : « Il faut être un croyant croyable ». Ce qui nous amène à nous poser la question suivante : pourquoi un tel propos peut sortir de notre bouche ou traverser notre esprit ?

Tout simplement parce que Dieu nous a créés avec des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et de la réflexion pour examiner les différents éléments recueillis et ainsi établir une conclusion.

Si nous constatons que celui qui « fait » le maçon construit de travers et emploie des matériaux inappropriés, il va de soi que nous réagissions à ce constat ! Encore faut-il nous- mêmes être aptes à pouvoir juger correctement le travail d’autrui !

Un dicton dit : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ! »

Il est parfaitement approprié à éclairer les textes que nous voulons méditer ce matin.

Ézéchiel au chapitre 34 nous parle de Dieu qui prend l’initiative. Comme toujours quand Dieu constate l’incohérence humaine, Il intervient avec justice !

Nous voyons donc dans ce chapitre 34 Dieu prendre l’initiative vis-à-vis des bergers malhonnêtes et fainéants. Mais aussi, vis-à-vis des brebis grasses et irrespectueuses des brebis faibles et blessées.

Voici donc que le titre de notre méditation va prendre toute sa pertinence !

« Heureux l’homme qui voit en Dieu seul son Berger »

Dieu, par sa parole, nous montre la réalité de notre société. Il nous rappelle que ceux qui ont reçu la charge de gouverner la société, comme d’autres ont reçu la charge de gouverner l’Église, n’ont pas accompli leurs services avec droiture. Ce qui a produit de graves situations dont le peuple de Dieu et l’église ont pâti !

Quel en est le constat ? Les autorités politiques de l’époque ont pensé d’abord à leurs propres intérêts plutôt qu’au bien être du peuple !

Du verset 2 à 6, nous lisons :

« Malheur aux pasteurs d’Israël, qui se paissaient eux-mêmes ! Les pasteurs ne devaient-ils pas paître le troupeau ? Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n’avez point fait paître les brebis. Vous n’avez pas fortifié celles qui étaient faibles, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. Elles se sont dispersées, parce qu’elles n’avaient point de pasteur; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, elles se sont dispersées. Mon troupeau est errant sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la face du pays; nul n’en prend souci, nul ne le cherche. »

Voilà des paroles fortes et limpides ! Au lieu de prendre soin du peuple, les bergers, c’est-à- dire les dirigeants, les responsables, les autorités ont négligé les personnes pour passer en premier, jouir en premier des biens,  « s’engraisser» sans prêter attention aux faibles et aux malades, aux personnes en difficultés de la vie.

Ne retrouve-t-on pas cela dans notre société ? Dans notre monde ? Où le riche ne pense qu’à s’enrichir d’avantage au détriment du pauvre et des droits que Dieu lui a donnés.

N’est-ce pas l’attitude qui règne dans notre société individualiste, où le « pousse-toi que je m’y mette », est devenu monnaie courante, où ceux qui veulent vivre en paix, en harmonie avec eux-mêmes et leurs prochains sont obligés de se nourrir des restes de ceux qui ne pensent qu’à eux !

Comme l’exprime bien les versets 18 et suivant :

« Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage ? De boire une eau limpide, pour que vous troubliez le reste avec vos pieds ? Et mes brebis doivent paître ce que vos pieds ont foulé, et boire ce que vos pieds ont troublé ! »

Notre société vit à des années-lumière de ce que Dieu voulait et veux pour elle. Malheureusement, l’église est le parfait reflet de notre société !

Il est bien d’actualité le dicton : «Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es ». Sommes-nous des brebis grasses ou bien de celles qui se tiennent près du bon Berger ?

Sommes-nous conduits par le bon Berger ? A savoir notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! Et donc, obéissantes à ses commandements ou bien de celles qui veulent vivre comme bon leur semble sans Dieu ni lois ? En symbiose avec notre société et les dérives qui s’y trouvent ?

Dieu nous rappelle que lui seul est juste et digne de confiance parce qu’Il veut le meilleur pour ses brebis quelles qu’elles soient !

C’est pour cela qu’Il se présente en celui qui jugera entre brebis et bouc entre grasse et maigre !

A chacun de nous de s’examiner et d’en tirer les justes conséquences pour sa propre vie ! Mais ce texte veut être un encouragement pour chacun de nous, pour celui qui se voit faible et qui est blessé par la vie, que ce soit dans la société, que ce soit dans l’église.

Cet encouragement nous vient, aussi bien du texte d’Ézéchiel 34 que du Ps.23. Ézéchiel 34 nous montre Dieu se lever pour le salut et la justice, et le Ps.23 montre comment Dieu accompagne de sa providence celui qui se confie en lui malgré les difficultés que nous subissons dans notre vie de tous les jours !

Le Ps 23 commence par : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien ! »

Autrement dit, parce que Dieu est mon berger , tous ce dont j’ai besoin dans ma vie, Dieu y pourvoit avec fidélité.

Mon frère, ma sœur, le crois-tu ? Dieu est-il ton berger ?

Si oui, prends courage car Dieu te comblera de sa providence et de son soutien car «  Il veille sur sa Parole pour l’accomplir rapidement . » ( Jérémie 1)

Peut-être te dis-tu : je suis une des brebis « grasses » qui vit égoïstement sans crainte de Dieu et de sa Justice ? Ne crains pas, Dieu t’aime également, Christ a donné sa vie pour toi aussi !

Le texte de 1 Corinthiens 15 te rappelle ou plutôt nous rappelle que, de même qu’en Adam nous sommes tous comme des brebis dispersées, perdues et donc condamnées, en Christ, tout nous a été pardonné, en Lui toutes choses sont devenues nouvelles !

Seulement, n’oublions pas qu’on ne se moque pas de Dieu !

Et Jésus, lui-même, nous l’explique clairement dans l’évangile de Matthieu 25.

Avant d’arriver à la conclusion du chapitre 25 qui va du verset 31 à 46, Jésus raconte deux paraboles lourdes de sens auxquelles je pense que chacun de nous devrait prêter une attention particulière.

La première est l’histoire des dix vierges. Cinq folles et cinq sages, cinq sans Dieu, d’après le sens, et cinq vigilantes qui prêtent attention à leurs intérêts toujours d’après le sens du texte.

C’est comme si Jésus nous invitait à nous positionner entre folie et sagesse, entre négligence et être sensé. Tout cela simplement expliqué, par l’attention portée à la provision d’huile pour avoir des lampes qui éclairent dans la nuit et ainsi être à même d’aller à la rencontre de l’époux.

Que représente l’huile, selon vous ? Personnellement, je dirais que l’huile représente ce qui nous garde prêts à rencontrer Dieu. La crainte et le respect de Dieu, la mise en pratique de ce que Dieu agrée même si maladroitement ou imparfaitement car Dieu pourvoira et comblera nos manques, même dans l’amour que nous lui portons .

La deuxième est celle des serviteurs à qui Dieu a confié des talents selon son bon vouloir et qui gèrent chacun, à leurs façons, les talents que Dieu leur a confiés.

Deux travaillent, simplement, en faisant ce que Dieu leur a demandé, c’est-à-dire le servir avec ce qu’Il leur a donné. Le troisième enterre le talent que Dieu lui a donné.

Pourquoi ? parce que sa vision de Dieu est incorrecte. Il le voit comme un homme dur et intransigeant tandis que Dieu se présente comme un père aimant, rempli de compassion et de miséricorde.

En Osée 6/6, il nous est rappelé que : «Dieu prend plus de plaisir à la miséricorde qu’aux sacrifices » et Jésus reprend cette même citation en Mat.12/7.

Dieu, frères et sœurs, ne nous demande pas l’impossible. Il nous demande, simplement, de le servir avec un cœur qui veut tout faire pour sa gloire, comme nous disions dimanche dernier.

D’ailleurs, la preuve est la conclusion que Jésus fait en ce chapitre 25 de Matthieu. Si vous lisez attentivement le texte vous verrez que le jugement du Seigneur est basé envers et contre tout sur l’Amour et rien que l’Amour.

Aimer Dieu, c’est aimer notre prochain.

« Mais on ne peut aimer Dieu qu’on ne voit pas si nous n’aimons pas notre frère que nous voyons » ( 1 Jean 4/20)

En conclusion, reprenons le titre  « Heureux l’homme qui voit en Dieu seul son berger » mais en sachant que pour le voir comme tel, il nous faut comprendre ce qu’est un chrétien, pas un donneur de leçon, ni un négligent de la grâce de Dieu, mais un serviteur qui s’acquitte humblement de son service en comptant sur la grâce de Dieu !

De même, qu’il y a Maçon et maçon, il y a aussi Chrétien et chrétien. Notre Seigneur nous le rappelle avec Amour, soyons donc sages.

Amen

Paolo Farris

*…Miettes de vie…Abbé Pierre, Le Livre Ouvert, 1988