La guerre des boutons

BoutonVoilà un livre qui faisait rire mon frère aîné aux larmes ! Et le film qui en a été tiré n’était pas triste non plus, retraçant les facéties de deux bandes de gamins, dans une guerre dont les trophées étaient les boutons coupés, de préférence aux bretelles des adversaires. Hilarant !

La société écossaise était basée sur les clans : Mac Quelque-chose, Mac Machin, (rien à voir avec vos ordinateurs, quoique…), se distinguant par la couleur des tartans, l’insigne ou le petit végétal ornant le couvre-chef. Ils se sont parfois fait des guerres plus meurtrières que celles des boutons.

Plus près de nous, il n’est nul besoin de rappeler le tragique génocide au Rwanda, Hutus contre Tutsis et aussi contre Hutus modérés.
Où mènent les divisions, les séparations poussées à outrance, exacerbées par des rancœurs ancestrales, par des intérêts économiques, politiques, par la jalousie.

Se pencher sur les désaccords des autres… Facile ! On peut s’y intéresser par goût de l’histoire, par souci d’information qu’on souhaite impartiale, par simple humanité pour comprendre, par curiosité pour analyser les mécanismes d’une guerre annoncée.

Le terrain devient déjà plus miné, si on se met à parler de la Belgique et de ses clans à elle, des deux côtés de la frontière linguistiques. On se bat là à coups de préjugés, de méconnaissance réciproque, de fausses vérités historiques, sans trop de nuances. De plus, une certaine presse trouve du plaisir à jeter de l’huile sur le feu.
Heureusement que des personnes éclairées font fi des barrières et, désireuses d’aller voir ce qui se passe chez les voisins, collaborent avec eux, avec vigilance, au bien commun du pays. Ces gens-là sont rares, mais ils existent : ce sont des veilleurs.

Je parlais de terrain miné… Que faut-il dire alors des Églises où s’affrontent des clans, où on se dispute, où on se déchire au lieu de faire des pas les uns vers les autres ? Se rend-on bien compte du contre-témoignage offert par de telles Églises ? Avez-vous envie, vous d’entrer dans de telles communautés ?
N’y oublie-t-on pas l’image du corps, dont la tête est le Christ et où chaque membre souffre de la maladie du plus petit d’entre eux ? N’y cultive-t-on pas un individualisme à outrance où la volonté et les désirs de chacun se heurtent violemment à ceux des autres ?
Cela me rappelle l’Église de Corinthe, où chacun se réclamait de Paul, d’Apollos ou de Céphas, en oubliant le Christ fédérateur, rassembleur, unificateur.
Et la médiation dans tout ça ? Et la repentance ? Et le pardon ? Et l’amour fraternel ? Et l’écoute ? Et la modération dans les paroles ? Il y a des paroles qui sont de la valeur ajoutée (pour parler comme qui vous savez !) et il y a toutes celles qui non seulement n’ajoutent rien, mais n’apportent que la division, les aigreurs, les rancunes.
Et si, au lieu de la critique on essayait de trouver les choses positives qui se passent ? Et si au lieu des « piques » on essayait les mains tendues ?

Nous approchons de Noël. On peut aimer la crèche et tout le folklore langoureux qui y est attaché, le bœuf et l’âne, le petit Jésus qui grelotte de froid, les toiles d’araignées, les mages et leurs cadeaux fabuleux, les bergers et leurs petits moutons frisés et shampouinés… Tout ce fatras d’images sucrées fait oublier l’urgence du message que le Christ nous apporte : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
COMME JE VOUS AI AIMÉS.
Waw ! Au boulot, nous tous !

Yvette Vanescote