Le tribunal est dissout, le croyons-nous ?

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Références Bibliques : Jean 8/10, 1 Cor 13

Dans un recueil de méditation journalière qui date de l’après-guerre, j’ai lu ce titre qui vient de Jean 8/10 : où sont tes accusateurs ?

Ce titre m’a fortement interpellé pour deux motifs bien spécifiques, premièrement parce que nous avons entamé la route vers Pâques et de plus, il vient après un échange avec un ami sur le sujet de la grâce de Dieu en Jésus-Christ.

Nous connaissons tous les citations bibliques telles que :
Tout est accompli : Jean 19/30
En lui nous avons tout reçu : Col.2/10
C’est par grâce que vous êtes sauvés : Eph.2/8
Celui qui a le fils a la vie, celui qui n’a pas le fils n’a pas la vie : 1 Jean 5/12

Ces citations bibliques sont des vérités fondamentales qui nous viennent de la parole de Dieu et Jésus lui-même confirme cette réalité en affirmant en Jean 17/17 « sanctifie-les par la vérité, ta parole est la vérité ». Et le psaume 119/160 accentue cette réalité en disant « le fondement de ta parole est la vérité »

Nous avons donc une réalité attestée aussi bien dans l’ancien que dans le nouveau testament. Ce qui met en relief, soit dit en passant, une autre vérité que l’apôtre Jacques nous expose dans son épître « en Dieu il n’y a ni changement, ni aucune ombre de variation », Jacques 1/17

Et donc, ce qui était vrai au sujet de la parole de Dieu dans l’ancienne alliance l’est aussi dans la nouvelle.

La parole était et est la vérité !

Ce qui implique de notre part une attitude d’autant plus attentive à sa mise en pratique dans notre vie de tous les jours.

Pourquoi donc avons-nous tant de difficultés à croire ce que la vérité (la parole de Dieu) nous dit ?

Pourquoi voulons-nous donc la compléter ou la réduire ?

La compléter par nos pensées que nous prenons pour les pensées de Dieu (voir Esaïe 55/8) ou par nos gabarits tout faits dans lesquels nous voulons faire rentrer notre prochain coûte que coûte ?

Et s’il n’entre pas, nous le cataloguons comme non spirituel ou pire comme non chrétien !

La réduire en retranchant tout ce qui nous dérange, voire nous agace parce que cela nous place face à nos propres responsabilités et donc, au lieu de juger les autres, elle nous montre nos failles, là où nous devons changer pour être comme Dieu le désire.

Le texte de Jean 8 nous montre qu’il y a 2 tribunaux devant lesquels il nous faut comparaître : celui des humains et celui de l’amour.

Prenons conscience que le deuxième est nettement plus exigeant que le premier !

Le tribunal humain c’est le regard et le jugement de nos semblables, il peut être juste mais aussi erroné. Face au jugement humain, quand il est vrai, nous n’avons rien à ajouter.

Nous avons commis une faute ou plusieurs, le jugement est juste et donc la conséquence de notre faute est logique.

Nous avons commis l’adultère (comme dans le récit) le vol, les magouilles et bien d’autres erreurs.

Et voilà que Dieu par sa parole dissout le tribunal humain, il annule la condamnation humaine .

Au fait, il sait très bien que si le jugement s’appuie sur la justice uniquement, personne n’en réchapperait, même les juges ! Or lui, le maître, notre Seigneur, il veut sauver !

Il décide donc que tu seras jugé sur ton amour pour lui !

Et là est la grande difficulté car la première épître de Jean nous rappelle au chapitre 4/20-21 ceci :

« 20 Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, il est menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? 21 Et nous avons ce commandement de sa part, que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère. »

Humainement cela est très embêtant avouons-le, alors Dieu vient à notre secours et en Matthieu 5/43-48 enfonce encore plus le clou par les paroles de Jésus, notre Sauveur et Seigneur,

« 43 Vous avez ouï qu’il a été dit: « Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi ». 44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent, 45 en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. 46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous? Les publicains même n’en font-ils pas autant? 47 Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de plus que les autres? Les nations même ne font-elles pas ainsi? 48 Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »

Non seulement nous devons aimer notre prochain mais de plus, même nos ennemis ont droit à notre amour et nos prières ! Autrement dit c’est l’amour qui montre ce que nous sommes !

« c’est par l’amour que vous aurez les uns pour les autres que le monde reconnaîtra que vous êtes mes disciples » ( Jean 13/35)

Voilà sur quoi le tribunal de Dieu nous jugera : sur notre amour !

Mais l’amour c’est quoi selon Dieu ? ( voir 1 Cor.13)

Est-ce tout accepter, tout excuser, fermer les yeux sur le n’importe quoi, faire fi des commandements de Dieu sous l’excuse que Dieu aime et veut sauver !!!!

Galates 5/16 nous rappelle que la liberté que nous avons en Christ ne doit pas être une excuse pour vivre dans le péché ! (voir aussi 1 P 2/15-17)

D’ailleurs dans le texte de Matthieu 7/21 il est clairement dit :« 21 Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. »

D’où la conclusion du récit de Matthieu 8 : Jésus ne banalise pas le péché de la femme, comme il ne banalise pas nos péchés. Cela l’attriste, mais son amour pour nous le pousse à vouloir nous sauver !

C’est pour cela qu’il nous dit  « que celui qui n’a jamais péché lance la première pierre » ! Il nous le dit pour nous faire comprendre que nous ne sommes pas meilleur ou pire que celui ou celle que nous jugeons sur sa faute !

Car nous aussi nous avons des fautes condamnables et desquelles nous avons à rougir.

Lorsque nous comprenons cela l’amour fait homme nous dit à nous aussi « je ne te condamne pas non plus »

« va et ne pèche plus »

Autrement dit prends conscience que je suis amour et que je suis venu pour sauver, délivrer, car ce que je désire c’est que personne ne se perde !

Dans le talmud, il y a une magnifique histoire sur l’amour de Dieu vis-à-vis des humains.

Il est dit que lorsque Dieu constate le péché chez l’être qu’il a créé, sa justice ne peut fermer les yeux mais parce qu’il aime les humains, il se lève de son trône de justice et s’assoit sur son trône de miséricorde pour nous faire grâce.

Alors, frères et sœurs, écoutons et mettons en pratique ce que nous dit notre Seigneur en Luc 6/36-37 :

« Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux; et ne jugez pas, et vous ne serez point jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez point condamnés; acquittez, et vous serez acquittés; »

Car on emploiera pour nous la mesure que nous aurons employée pour notre prochain (Mat 7/2).

Amen.

Paolo Farris