La restauration de Pierre

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Le ch. 21 de l’évangile de Jean est un épilogue où il nous présente le RESSUSCITÉ avec les siens. De 1-14, Jésus apparaît à ses disciples en Galilée sur les bords de la mer de Tibériade (le lac de Galilée). Les disciples étaient retournés en Galilée: pour se ressourcer, prendre un peu de recul? Peut-être. En tout cas, 7 d’entre eux retournent à la pêche. Jean nous décrit comment et pourquoi Christ leur apparaît. Le v.14 précise que c’est déjà la troisième fois que Jésus se montre à ses disciples depuis qu’il était ressuscité des morts. Jean ne prétend pas avoir écrit tout ce que Jésus a fait , c’est impossible; mais il y a dans l’évangile suffisamment d’éléments pour « nourrir » notre foi en Jésus et régler notre vie pratique; il n’aurait pas été nécessaire d’en savoir davantage.

Guéri par l’amour de Jésus.

Jésus prend soin d’abord des besoins physiques. (v. 13), il leur donne lui-même à manger; après quoi, il s’entretient avec Pierre des choses spirituelles. Pierre aime son Maître; il a promis de ne jamais l’abandonner, même si les autres devaient l’abandonner; il a pris sa défense lors de son arrestation; malgré sa bonne disposition, il finit par le renier publiquement trois fois. Pierre s’était repenti, et commençait tant bien que mal à revivre la communion avec Jésus qui maintenant prend à cœur de le restaurer publiquement. « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ces autres disciples m’aiment ? » – autrement dit, es-tu toujours le super Pierre? Il lui répond : « Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’affection pour toi, tu connais mon amitié. » Pierre n’affirme plus avoir une quelconque supériorité par rapport aux autres disciples, il semble avoir appris sa leçon, il comprend Jésus dès sa première question. Pierre avait bien une haute estime de lui. Une estime de soi surévaluée peut nous amener à adopter des conduites à risques. Jésus le rejoint dans son attitude afin de lui apprendre la dure leçon de l’humilité. (Avant Pierre, Moïse, Elie, Job… sont passés par l’humilité).

L’amour véritable vient d’en haut

Jésus demande trois fois à Pierre s’il l’aime vraiment par l’amour de Dieu, l’amour qui donne et qui se donne entièrement, l’amour sans condition. A chaque fois, Pierre dit aimer son Seigneur comme il peut et ne s’en cache pas. Finalement, Jésus se met au niveau de Pierre. Il accepte le peu d’amour du disciple. Naturellement nous n’avons rien qui puisse plaire à Dieu, nous n’avons pas l’amour de Dieu. Dans Romains 5,5 Paul explique pourquoi nous n’avons pas cet amour : l’amour (agape) de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. On comprend pourquoi Pierre répond comme il l’a fait, c’est parce que sans le Saint-Esprit (qui n’était pas encore descendu) il ne lui était pas possible d’aimer de l’amour agapé. A la troisième question, Pierre est attristé. Bienheureuse tristesse, car la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort (2 Cor 7.10).

Berger, à l’image du bon berger

Le métier de berger est un métier difficile, astreignant et quelquefois périlleux. Ces trois qualificatifs nous donnent une meilleure compréhension de la valeur de l’œuvre de Jésus. Les détails sur le rôle du berger se trouvent dans le Psaume 23, dans l’évangile de Jean 10. Ce matin, par la bouche du prophète Ezéchiel, Dieu se présente lui-même comme le berger de son peuple. Tous les verbes qui définissent le ministère de Dieu trouvent leur plein accomplissement en Jésus, le bon berger du peuple de la nouvelle alliance, du peuple racheté. Il prend soin, recueille, retire, rassemble, ramène, fait paître, fait reposer, panse celle qui est blessée, fortifie celle qui est malade. C’est ce qui nous réconforte, car nous avons en lui une confiance totale! Nous sommes tous au bénéfice des soins de Jésus. Nous pouvons lui témoigner notre gratitude, en nous mettant librement à son service. Pierre prend au sérieux la mission que Jésus lui confie. Il écrira plus tard: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. (1 Pierre 5.2-4).

Conclusion

L’évangile nous dit et nous prouve que nous faisons partie du troupeau sur lequel Jésus veille à chaque instant. Il nous promet que s’il nous arrivait de nous égarer loin de lui, il nous chercherait jusqu’à ce qu’il nous ait trouvé. Non pour nous punir, mais parce qu’il sait que nous ne puissions vivre sans lui, et aussi parce qu’il nous aime et que son bonheur à lui n’est pas entier quand je ne suis pas là, quand nous manquons à l’appel. Il partage avec nous tout ce qu’il est, ce qu’il a, à commencer par sa vie sainte qui ne finira jamais.

Lin Hanitra