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Lectures bibliques
Es. 58, 6 à 12
Mat. 5, 13 à 26

Le dimanche 27 mars 2011 est, pour notre communauté, consacré à la diaconie locale.

Qu’est-ce donc que la diaconie ? Qu’est-ce qu’être diacre ?

Bien que le mot « diacre 1» soit rarement utilisé dans le NT, les termes grecs qui lui sont associés et traduits par ministre, serviteur, ministère et servir, apparaissent une centaine de fois dans la Bible.

Dans la plupart des cas, ils ne désignent pas une fonction spécifique dans l’Église. Le « diacre » est fondamentalement un serviteur, souvent un serveur. Dans la culture grecque d’avant Jésus, le mot désignait aussi l’employé d’un culte ou d’un temple grec.

L’apôtre Paul se présente lui-même comme « diacre ».

Jésus se présentait comme celui qui sert (Lu 22.26).

Le mot est cependant quelquefois utilisé pour le détenteur d’une fonction dans l’Église (p. ex. Php 1.1) ou pour un don spécial (Ro 12.7).

Dans 1Ti 3.8ss Paul donne une liste des qualifications exigées pour les personnes qui occuperont cette fonction. Ces qualifications sont spécialement appropriées aux personnes engagées dans la gestion de l’argent, l’administration et le service social.

Bien que certains considèrent la désignation des sept diacres d’Actes 6 comme l’institution officielle du diaconat, les termes n’appuient pas ce point de vue. Le titre de diacre ne leur est jamais donné et est appliqué également aux douze (v. 4).

La signification de l’événement, c’est qu’il s’agit du premier exemple de délégation de responsabilités administratives et sociales à des personnes appropriées.

Prière

Seigneur,
Rends-nous disponibles et fragiles comme un pain vivant pour nos semblables.
Rends-nous enjoués comme un vin pétillant pour ceux à qui manquent la joie et l’amitié.
Viens vivre auprès de nous, Seigneur, alors, nous verrons s’approcher ton règne de justice et de paix.

Seigneur, ouvre nos yeux
Pour qu’ils voient les besoins en notre monde.
Libère nos mains pour qu’elles nourrissent quiconque a faim.
Secoue notre cœur pour qu’il offre sa chaleur aux désespérés.
Enseigne-nous la magnanimité pour accueillir les étrangers.
Apprends-nous à partager ce que nous possèdons
Car, si nous partageons les uns avec les autres nos angoisses et notre amour, notre pauvreté et nos richesses,
Alors, nous aurons part aussi à ta présence divine.

Le diacre est donc celui qui sert, qui aide, et la diaconie est le service qui rassemble les diacres.
Ne sommes-nous pas tous des diacres ?
N’est-ce pas là notre mission ?
N’aidons-nous pas celui ou ceux qui souffre ?…

Quand nous regardons autour de nous, la différence est encore beaucoup trop présente dans notre société, voire même dans notre communauté.

Cela laisse penser que nous ne sommes pas prêt de changer de nom, comme le laisse entendre le Seigneur notre Dieu par la bouche du prophète :

12 Grâce à toi, on rebâtira sur les ruines d’autrefois,
tu relèveras les fondations des générations passées ;
on t’appellera
« Celui qui répare les brèches »,
« Celui qui restaure les sentiers, pour rendre le pays habitable ».

Cette parole clôture un enseignement prophétique sur le service aux autres. Ces versets du livre d’Esaïe définissent la fonction diaconale sans la nommer.
Remplir une fonction diaconale c’est aider à changer le monde, à restaurer des sentiers pour rendre le pays plus habitable et le monde plus humain.

En y regardant bien, il y a beaucoup de diacres.
Oublions la dénomination religieuse propre au catholicisme, où le diacre est celui qui est juste avant le prêtre et occupe une fonction liturgique bien définie.
Ne pensons pas que cette fonction est propre à l’église !
Un médecin de médecin sans frontière est un diacre car il aide les gens à se reconstruire.
Voire même, un volontaire de Cap 48 ou de 111111, est un diacre puisqu’il occupe une fonction visant à récolter des fonds qui aideront ceux qui sont dans le besoin, dans la précarité.

Dans nos hôpitaux, l’infirmière, le médecin ou l’employée de l’accueil sont aussi « diacres ».
Tous aident à aplanir les sentiers du monde pour qu’ils soient plus facilement praticables pour tous.

Comme dirait monsieur Jourdain :
Nous faisons de la diaconie sans nous en rendre compte !…

Cela vaut peut-être mieux.
En entendant si tu offres à l’affamé ce que tu désires toi–même, si tu rassasies l’affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. (V10) L’humanité croyante qui entend ce verset, n’aurait-elle pas la grosse tête ?
N’y a-t-il pas danger à ce qu’elle se mette expressément en valeur pour acquérir plus facilement la lumière (comprenons la Grâce) ?
N’oublions pas que la grâce, c’est à dire la vie éternelle, n’est pas le résultat de nos œuvres mêmes si elles sont diaconales !…

Un autre danger est sous entendu dans les versets du livre prophétique.
Lorsque Dieu fait dire à Esaïe :

Le jeûne que je préconise, n’est–ce pas plutôt ceci :
détacher les chaînes de la méchanceté, dénouer les liens du joug, renvoyer libres ceux qu’on écrase, et rompre tout joug ?
(V6)

Certes il veut le bien de tous, il veut la liberté pour tous.
Mais cette liberté ne se conçoit qu’avec le libre arbitre !
Toute personne, même si elle vit en marge de la « bonne » société, qui se sent bien dans son état et dans tous les aspects de sa vie, n’est pas privée de liberté ! Imposer un autre mode de vie conforme aux normes fabriquées par la « bonne » société, n’est-ce pas un enchaînement et une privation de liberté pour cette personne ?
La méchanceté, le joug, la privation de liberté, tout doit s’entendre selon Dieu, et non selon une liste de critères humains.
Dieu le sait puisqu’il dit :

(10) si tu offres à l’affamé ce que tu désires toi–même,
si tu rassasies l’affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi.

Lui qui est notre inventeur nous connaît mieux que personne et surtout mieux que nous-mêmes.
Voir l’autre content est rassurant tant pour l’autre que pour l’auteur du produit de contentement.
Agir de telle manière fait briller les yeux de tous les acteurs, d’une lumière incomparable qui s’appelle « Amour ».

C’est cette lumière là qui ne doit pas être cachée par un boisseau. C’est cette lumière là qui fait dire à Jésus : Vous êtes la lumière du monde !
C’est cette lumière produite parfois par un geste si simple qu’il ne représente rien pour nous, qui doit briller tout autour de nous.
Pour que la lumière diaconale brille, il faut que l’action diaconale soit discrète, utile, libre et libératrice tant pour le diacre que pour le bénéficiaire, le servit.

Chers amis, l’œuvre diaconale est une des plus importantes de l’Eglise. Tout ce qu’elle permet de réaliser n’est pas toujours visible au grand jour, mais c’est surtout parce que cela se fait dans la perspective de la justice du Royaume.
A travers elle, c’est la gloire du Père qui est mise en valeur.
Tous nous sommes des diacres car tous nous aidons notre prochain et essayons qu’il puisse vivre le même bonheur que nous en servant et en honorant notre Père !
Tous nous sommes détenteur de cette parole de Jésus lue ce matin et tirée de l’évangile de Matthieu :

(16) Que votre lumière brille ainsi devant les gens, afin qu’ils voient vos belles œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Aujourd’hui et chaque jour que Dieu nous donne de vivre, nous voulons que par notre action pour le bien de tous, le Royaume devienne réalité. Ce sera tout à l’honneur de Dieu notre Père et de Jésus notre Sauveur et nous serons alors appelés :
« Celui qui répare les brèches ».

Amen

Bernard Dernoncourt
27 mars 2011, dimanche de la Diaconie