En mai, fais ce qui te plaît ou non?

EN MAI…

Fais ce qui te plaît !
Les dictons ont du bon. Du moins celui-ci ! Faire ce qui me plaît, rien que ce qui me plaît : ne plus travailler, glander comme disent les jeunes. Dire tout ce qui me passe par la tête, à tout le monde, du moins leur asséner MES quatre vérités, cela me soulagerait.
Ne plus faire attention aux régimes, aux limitations de vitesse (je dois avouer que mon respect de ces mêmes limites est déjà pondéré, disons-le comme ça !), rire aux éclats sans retenue et sans sourdine (même remarque), ne plus m’autocensurer quand j’écris (après tout mes lecteurs sont adultes, vaccinés et savent faire la part des choses avec bonhomie, patience et amour chrétien), oser faire des gaffes (idem) et les assumer…
Je pourrais allonger la liste indéfiniment, des souhaits et des envies toutes plus folles les unes que les autres ! Il faut quand même que je vous confesse une petite dernière pour la route : je voudrais tant avoir le courage de chiper une frite dans le cornet d’un étranger, sans caméra cachée. Je voudrais tant faire ça avant de mourir ! Juste un peu d’absurde, une touche de folie gratuite. Simplement pour rire jusqu’à plus soif, à en avoir mal aux muscles de l’abdomen…
Je vous vois vous entreregarder avec commisération : elle travaille du chapeau, elle a des chauves-souris dans le donjon ! Tout ce que vous voulez, mes amis, je ne vais pas me retourner là-dessus et je ne vous en voudrai même pas, puisqu’en mai je vais faire tout ce qui me plaît, parole de scout !

Je n’ai jamais été scout.

Revenons sur terre. Je sais évidemment que ce dicton répond à celui d’avril qui conseille de ne pas se découvrir d’un fil. La sagesse populaire d’antan ne connaissait pas les changements climatiques, qu’en avril il faudrait peut-être se mettre en maillot et que mai vous verrait au coin du feu.
La sagesse actuelle consisterait à s’adapter aux conditions atmosphériques et à se vêtir de manière demandée par les circonstances.
Vous voyez, lorsqu’on se met à faire l’exégèse d’une phrase aussi anodine que celle que j’ai choisie et de son contexte, cela devient déjà moins drôle, plus discipliné, plus cadré, plus « sage ».

Alors, que choisir ? Le grain de folie ou la sagesse organisée ?
La liberté la plus totale, dans ma vie privée, dans mes choix professionnels, dans mon éthique, dans ma vie sexuelle, dans ma relation à l’argent et à mon emploi du temps, dans la gestion de l’économie mondiale, dans l’exercice du pouvoir, dans les relations personnelles, nationales, internationales…

Il ne faut sans doute pas raisonner en catégories trop carrées, en maniant des oppositions trop vives. Il faut sûrement trouver l’équilibre entre liberté et responsabilité, entre plaisir et devoir, entre spontanéité et respect d’autrui, entre franchise et souci de ne pas blesser inutilement…
Tout ceci dans la vérité, le courage, le sens positivement critique, la tendresse pour l’humanité.
Que c’est difficile, que c’est complexe !
En mai, fais ce qui te plaît ou non ?
Ne faut-il pas chercher ailleurs la solution de nos équations ? Prendre des critères extérieurs aux nôtres : ceux du Christ. Notre point de vue différera absolument…

En mai, fais ce qui LUI plaît.

Yvette Vanescote