On rentre !

Salle de classeSeptembre, c’est d’abord la rentrée des classes.

Dans notre pays, l’organisation des cours philosophiques dans l’enseignement officiel est en pleine restructuration, comme on sait. En même temps, les visites commentées de lieux de culte se sont multipliées encore l’an dernier pour des élèves de tous âges du libre et de l’officiel. C’est un public décontracté et curieux, de la fin du primaire à la rhétorique, de l’enseignement général au technique et au professionnel qui, chaque année, investit notre temple, dans un parcours au timing serré les conduisant à la synagogue, aux églises catholiques et orthodoxes, au temple et à la mosquée.

Au total, environ 1000 élèves et leurs professeurs, répartis sur 13 jours, sont ainsi venus à notre rencontre en 2014 – 2015 pour une présentation succincte du protestantisme, son histoire, ses particularités et un moment de questions-réponses, souvent bien animé, en fonction des intérêts des jeunes visiteurs.

  • « Pourquoi dit-on « protestant » ? »
  • « Sous quelle forme voyez-vous Dieu ? »
  • « Pourquoi ne croyez-vous pas aux saints ? »
  • « Comment s’appelle la personne qui préside ? »
  • « Quel est votre signe distinctif ? »
  • « Quel est votre jour sacré ? »
  • « Quel est votre livre saint ? »
  • « Que faut-il faire pour devenir protestant ? »

Voilà un exemple des interrogations apportées par des élèves de 5ème et 6ème primaires en avril dernier.

Leurs aînés enchaînent sur d’autres domaines :

  • « Le temple est-il un lieu sacré ? »
  • « Quelle est la signification de la croix huguenote ? »
  • « Qu’en est-il du ministère pastoral féminin, de l’engagement des membres d’ église ? »

Un temps de visite chronométré, très (trop) court, mais aussi une formidable opportunité d’ouvrir le dialogue avec un public jeune venu de l’extérieur.

A l’origine de cette démarche, des enseignants de tous réseaux scolaires et philosophiques et la préoccupation de faire découvrir plus objectivement et plus positivement la diversité des approches religieuses et philosophiques qui sont proposées dans les écoles. Favoriser la compréhension des autres cultures et le vivre ensemble dans un monde agité par les conflits, en partie religieux, et le terrorisme, reste un objectif bien utile aujourd’hui encore.

Puisque c’est la rentrée scolaire, profitons-en pour poser un regard sur l’enseignement, et plus particulièrement l’enseignement religieux, vu sous l’angle biblique et de la tradition juive.

Concernant les enfants, la tradition insiste sur le fait que l’avenir, non seulement de la famille, mais aussi de la communauté repose sur eux. On fait état d’une similitude entre les mots hébreux « enfants » et « constructeurs », banim et bonim. ( Voir : Le talmud, par A.Cohen, p.223.)

La principale responsabilité des parents consiste à inculquer la Bible à leurs enfants :
« Les commandements que je te communique aujourd’hui demeureront gravés dans ton coeur. Tu les enseigneras à tes enfants » (Deutéronome 6.6-7, version F.C.). Ces versets étaient inclus dans les prières prononcées matin et soir (p.226).
Un premier essai d’école publique en Israël, orienté vers les jeunes de 16 à 17 ans, remonterait au premier siècle avant J.C.. L’enseignement primaire à partir de 6 ou 7 ans, fut organisé de manière systématique dans chaque province et dans chaque ville, peu avant la destruction du temple en 70 (p.227).

On considère que seule l’étude reçue pendant la jeunesse peut laisser une impression durable (p.228) : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas », Proverbes 22.6, version Segond.

A la base, une conviction et une motivation : la révélation contenue dans les Écritures constitue une mine qu’il faut explorer pour amener à la lumière les trésors qui y sont cachés (p.175). Cette étude n’est pas un but en soi, elle vise à la pratique et notamment éclaire les obstacles du chemin : « Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire ma route », Ps.119.105, F.C. (p.192).
En même temps, on insiste aussi sur le fait que les œuvres (la mise en pratique) doivent surpasser la sagesse pour que celle-ci soit durable (p.178).

D’autre part, l’étude en commun, le partage entre croyants, de tous âges et de tous niveaux (maîtres, élèves, collègues) est valorisée : « Alors ceux qui se soumettent au Seigneur ont discuté entre eux. Le Seigneur les a écoutés, il a entendu leur propos. On a mis par écrit devant lui la liste de ceux qui reconnaissent et respectent son autorité », Malachie 3.16, F.C. (p.177).

Cette étude de la Bible, d’après la tradition, requiert des qualités et les développe : parmi celles-ci, l’humilité, la gaieté, la patience, la création de liens entre collègues, le dialogue avec les élèves, le contact avec les réalités du monde environnant, ne pas prendre plaisir à trancher les questions, supporter l’avis de son prochain, le juger favorablement, … (p.181).

Jésus, dans son testament spirituel à ses disciples en Matthieu 28.18-20 (version Segond), mentionne une préoccupation pédagogique : « Faites de toutes les nations des disciples, … enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit ».

Son insistance va aussi sur le baptême, à la fois au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et l’offre d’un accompagnement plus personnel de Dieu à travers Jésus : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. …Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

C’est tout cet héritage qui doit être transmis aux générations montantes.

Jean CHARLES