Si tu es sage, tu es sage pour toi

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Références Bibliques : Prov. 9,10-12 ; 1Cor.10,31-33 ; 2Tim.2,22-24 ; 2Cor.2,14-17

Il y a une histoire qui circule au sujet d’Alfred Nobel, inventeur de la dynamite. Elle dit que celui-ci, ayant vu la pénibilité des ouvriers mineurs qui travaillaient dans les mines de son père, décida d’inventer la dynamite pour leur faciliter la tâche et ainsi les soulager d’un dur labeur.

Et la conséquence de son invention, partie peut-être d’une bonne intention, se transforma en un sujet de dégâts, de souffrances et de mort.

Ce qui met en évidence que dans la vie, on peut partir d’une bonne intention et malheureusement, arriver au résultat contraire de ce que nous espérions, à savoir aider et faire du bien à notre prochain quel qu’il soit !

Cela est valable aussi bien dans la vie de société que dans la vie chrétienne.

Une précision importante me semble utile. En ce moment, on fait à tort la différence entre vie sociale, c’est-à-dire travail, voisinage, ami, etc. et vie chrétienne c’est-à-dire vie d’église, relation avec d’autres chrétiens.

En effet, la vie chrétienne est vécue 24h sur 24, sept jours sur sept, 365 jours sur l’année ou même 366 si l’année est bissextile.

Pourquoi de tels propos ?

Et bien, parce que je pense qu’il est urgent de prendre le temps de parler des réseaux sociaux et des dérives que ceux-ci peuvent produire s’ils sont mal utilisés ou, pour être plus correct, s’ils sont employés pour véhiculer, transmettre du n’importe quoi, des informations erronées ou incomplètes.

Ce qui malheureusement se produit pour le moment !

Et cela arrive aussi dans notre environnement proche pour s’insinuer également dans nos communautés !

En Proverbes 9,10-12, il nous est donné cette interpellation ô combien salutaire et véridique :

« Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel; Et la science des saints, c’est l’intelligence. C’est par moi que tes jours se multiplieront, Et que les années de ta vie augmenteront. Si tu es sage, tu es sage pour toi; Si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine. »

Si je paraphrase en utilisant le sens des mots hébreux, nous avons ceci :

« Le début de l’intelligence, de l’habilité, c’est le respect de Dieu et la crainte de ses commandements (la piété) ; et la connaissance, la perception des « mis-à-part », c’est-à-dire des saints, c’est la compréhension et le discernement.

C’est grâce à la crainte de Dieu que ta vie se prolongera, si tu te montres habile, intelligent, tu auras le fruit de ton agissement avisé. Si tu méprises et agis ou parles avec arrogance, tu devras porter et supporter, seul, les conséquences de ta folie! »

Autrement dit, la parole de Dieu nous invite à être des personnes avisées, pleine de sagesse, de prudence, et d’expérience.

Et là, frères et sœurs, le bât blesse, je m’excuse de devoir le dire, j’en suis à la fois triste, déçu et en colère !

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à communiquer l’évangile, la grâce de Dieu manifestée pour l’humanité entière en Jésus-Christ (Jean 3,16).

Nous sommes invités par Christ, Lui-même, à être lumière du monde, sel de la terre, pour attirer à Lui et ainsi réjouir notre père céleste dont le désir est que personne ne se perde (Mat. 5,13-14 ; 2 Pi.3,9 ; Ez.33,11)

Nous sommes invités à avoir une bonne conduite au milieu des incroyants afin de les convaincre par nos œuvres (1Pi.2,12-17)

Voilà, quelle doit être notre conduite envers ceux que nous côtoyons tous les jours, que ce soit dans la société ou à l’église !

Et vis-à-vis de nos frères en Christ, la barre est bien haute et claire !

Nous sommes appelés à vivre dans un même esprit, avec une même âme, un seul cœur, à partager nos biens (Actes 4,32), à marcher d’un même esprit, à être parfaitement unis, à ne pas avoir de division (1Cor.1,10), à avoir un même sentiment, à être humble, à pleurer avec ceux qui pleurent (Rom.12,15-16)

Un amour sans hypocrisie, de la prévenance (délicatesse, amabilité) les uns pour les autres (Rom. 12,9-10)

Et je m’arrête ici, tellement il y a des versets qui nous invitent à l’amour fraternel pratique, sans citer les évangiles où notre Seigneur nous rappelle que nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes en ajoutant que aimer notre prochain est semblable au fait d’aimer Dieu. (Mat.22,36-40)

Voilà ce à quoi tout chrétien devrait s’adonner et se consacrer : servir Dieu et tout faire pour sa Gloire (1Cor. 10,31-33).

«Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Église de Dieu, de la même manière que moi aussi je m’efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés. »

Et là est le problème, glorifions-nous Dieu dans nos vies ?

Le glorifier, c’est mettre en pratique les commandements du Seigneur, à tous niveaux et dans tous les domaines de notre vie !

Et donc, aussi à travers les réseaux sociaux et l’usage que nous en faisons !

Ne croyez pas que je suis contre l’emploi des réseaux sociaux, bien au contraire !

Je trouve qu’il s’agit d’une invention très utile, qui nous facilite la vie dans bien des domaines et qui est aussi un outil à utiliser pour la gloire de Dieu et le service dans l’église et pour l’église.

Très utile : les réseaux sociaux nous permettent d’être en contact presque en simultané avec des personnes à l’autre bout du monde, avec les personnes isolées, avec nos familles qui sont au loin.

Ils nous facilitent la vie : nous avons, à travers les réseaux, accès à toute une série d’informations précieuses : magasins spécialisés, liste de médecins près de notre domicile, des adresses, de la documentation technique et spécialisée, et des tutoriels, qui souvent, nous sortent de bien des difficultés. Par exemple : comment réparer ceci ou cela, comment cuisiner tel produit ?

Un outil précieux pour la Gloire de Dieu : aujourd’hui, plus que jamais les réseaux sociaux assument ce rôle car avec cette pandémie, ils sont précieux pour entretenir le contact avec nos frères et sœurs.

A travers ceux-ci, nous pouvons transmettre la Parole de Dieu avec prédications et études bibliques, encourager ceux qui souffrent par l’envoi de versets ou de chants qui sont porteurs du message de l’évangile et aussi renseigner nos contemporains sur les lieux de culte et les horaires des différentes activités.

Ceci étant dit, nous arrivons maintenant au centre de notre sujet à savoir les dangers des réseaux sociaux par un mauvais usage de ceux-ci.

Prenons conscience de la réalité suivante, ce n’est pas l’outil qui pose problème mais l’usage que j’en fais !

Un couteau est très utile en cuisine et en général, il m’aide à couper les légumes, la viande, mais si je poignarde mon prochain, son utilisation est négative et produit de la souffrance, du mal ! Est-ce que le couteau est mauvais en soit ? Non, c’est l’emploi que j’en fais, son utilisation inappropriée et mauvaise.

Si j’ai une voiture puissante et que je conduis comme un fou pour satisfaire mon désir de vitesse ou épater mon prochain par ma conduite, si je dérape sur la route produisant ainsi une collision avec blessé et mort à la clé, est-ce la voiture la coupable ? Est-elle mauvaise ? Non, encore une fois c’est la mauvaise façon de l’utiliser qui est la source des problèmes causés !

Il en va de même des réseaux sociaux, dans quel but les employons-nous ?

Dans le but de glorifier Dieu ? Ou dans le but de glorifier ma personne en voulant paraitre connaisseur de faits, d’infos, en assumant volontairement ou involontairement, le rôle de lanceur d’alerte, de détenteur de la vérité ?

Je dis cela parce que le sport de certains d’entre nous est devenu celui de transmettre par les réseaux sociaux du n’importe quoi ! et de créer des troubles, des peurs et de l’instabilité par des informations qui ne sont pas constructives, ni utiles au bien-être de ceux qui reçoivent de tels envois.

Je me rends malheureusement compte que ceux qui prônent la séparation d’avec le monde et ses idoles ont eux aussi des idoles telles que les sujets qui accaparent tout leur temps au lieu de la prière, la méditation et la pratique de l’amour pour leur prochain. Voir Jean 17,15-17.

Quels sont les Hits de ces personnes, leurs sujets de prédilection ?

Les dangers des vaccins qui transmettent une puce informatique
Les signes de la fin des temps
La construction du temple à Jérusalem et la primauté d’Israël
Le nouvel ordre mondial
L’anti-christ
Les dangers de l’œcuménisme
Et tout ce qui crée un climat complotiste, anxiogène, c’est-à-dire qui produit anxiétés et angoisses.

La question que je me pose est la suivante : En quoi, ces différents sujets peuvent-il aider ? Quelle est la motivation qui pousse certains parmi nous à vouloir savoir, à rechercher des infos sur ces sujets ?

Jésus, à ses disciples qui lui demandaient quand la fin arriverait, répond en Mat. 24,36.

«Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.»

Pourquoi nous qui revendiquons la véracité de la Parole de Dieu, contredisons-nous la Parole par nos attitudes ? La Parole de Dieu, la croyons-nous ? Avons-nous foi en Dieu et en ce qu’Il dit ? A nous de voir !

Ces choses changent-elle nos vies ? Dieu, dans sa Parole, me demande-t-il de rechercher cela ?

Je ne crois pas, sans prétention aucune, j’en suis, même, certain !

Et toutes les exhortations que la Parole de Dieu nous adresse vont toutes dans le même sens : vivre par la Foi : « Mon juste vivra par sa foi » Hab.2,4 ; Héb.10, 38

Honorer Dieu, par la mise en pratique de ce qui Lui est agréable : Michée 6,8 ; Luc 11 ,42 ; 2Pi. 1,5-8.

Et surtout, nous abstenir de veines discussions !

2 Tim.2, 22-24 nous dit :

« Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles. Or, il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté. »

Le verset 23 donne le sens suivant dans les différentes traductions

« Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles. »

Louis-Segond:Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles.
Semeur :Refuse les spéculations absurdes et sans fondement ; tu sais qu’elles suscitent des querelles.
Segond 21 :Repousse les spéculations folles et stupides, sachant qu’elles font naître des conflits.
Martin :Et rejette les questions folles, et qui sont sans instruction, sachant qu’elles ne font que produire des querelles.
Darby :mais évite les questions folles et insensées, sachant qu’elles engendrent des contestations.
Ostervald :Et repousse les questions folles, et qui sont sans instruction, sachant qu’elles produisent des contestations

Lorsque j’étais enfant, mes monitrices, que je ne remercierai jamais assez, disaient, avant de faire, quoi que ce soit, il faut se poser la question : « Que ferait Jésus à ma place ? »

Ne serait-ce pas un conseil judicieux, pour nous, lorsque nous allons sur les réseaux sociaux ? Et surtout, lorsque nous communiquons à notre prochain nos découvertes ?

Ne faudrait-il pas aussi, quand on nous envoie des vidéos, de tout genre et sur les dadas qui nous attirent mais qui ne sont pas nécessairement constructifs et bons pour nous et les autres, appliquer la règle des trois passoires de Socrate ?

Première passoire : la vérité : ce que je vois, ce que l’on m’envoie, est-ce vrai ? Ai-je vérifié sa véracité, sa source ?

Deuxième passoire : la bonté : le bien : est-ce que la vidéo ou l’info que je reçois ou que je fais tourner sur les réseaux fait du bien, est encourageante pour moi et mon prochain ?

Troisième passoire : l’utilité : ce que je reçois des réseaux, est-il utile pour moi ? Et pour mon frère ?

Si la réponse est négative à ces passoires qui sont des conseils judicieux, abstiens-toi, aussi bien, pour toi que pour le bien de ton prochain.

Nous l’avons vu, Dieu nous appelle au bien, à l’amour, à avoir de la prévenance pour notre prochain et pas à créer des problèmes, être des occasions de chutes pour notre semblable !

Je précise que je suis convaincu que certaines erreurs que nous faisons sur les réseaux sociaux et à travers ceux-ci, pour moi, ne sont pas faites dans le but de nuire à notre frère, mais sont dues à notre manque de prudence, de sagesse, mais malheureusement aussi au manque de connaissance de la Parole de Dieu et de sa mise en pratique !

Puissions-nous réfléchir à nos actions à la lumière des Écritures !

Et quant à l’emprise que les réseaux sociaux ont sur notre vies ? Si je ne sais pas les gérer à bon escient, pensons aux conseils de Jésus dans l’évangile Matthieu 5/29-30 :

« Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne. »

En peu de mots, séparons-nous de ce qui nous éloigne de la volonté de Dieu ! Nous-mêmes et notre prochain en aurons tous le bénéfice !

Si j’ai abordé ce sujet, ce n’est ni pour m’immiscer dans votre vie privée ou être donneur de leçons mais tout simplement par amour fraternel et souci pastoral.

Souvenons-nous que « l’esprit est bien disposé mais la chair est faible » (Marc 14,38 ; Mat 26,41)

Je termine en nous laissant ce texte de 2 Cor.2,14-17 qui veut être à la fois un rappel et mot d’ordre pour chacun de nous.

« Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l’odeur de sa connaissance ! Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort, donnant la mort; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs; mais c’est avec sincérité, mais c’est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu. »

Amen

Paolo Farris